Les vies ultérieures des livres qui tentent de changer la société (2009)
Largement inspirée par le discours de décolonisation émanant des pays du « tiers-monde » à la fin des années 1950, une identité francophone distincte - qui se perçoit comme socialement dominée et économiquement colonisée - émerge au Québec dans les années 1960. Cette identité est devenue la pierre angulaire d'un groupe diversifié d'intellectuels canadiens-français, comprenant des poètes, des romanciers et des essayistes, mais aussi des dirigeants syndicaux, des activistes et des terroristes, qui ont fait un usage intensif de la culture écrite pour communiquer une nouvelle marque de nationalisme, qui consolidait les idées d'anti-impérialisme, d'anticléricalisme et de socialisme.

En examinant des ouvrages publiés et distribués à l'origine à petite échelle pour les populations locales comme moyen concret pour les militants, les intellectuels et les ouvriers de communiquer et de populariser leurs causes respectives, la série met l'accent sur la nomadisation des idées ainsi que sur l'après-vie de ces ouvrages. En particulier, les photographies rendent visible comment, au fil du temps, ces publications finissent par contribuer à la construction d'une histoire locale, dont on peut user - ou abuser - pour légitimer des formes particulières d'identité collective.


Les vies ultérieures des livres qui tentent de changer la société, 2009, série d'impressions au jet d'encre, dimensions variables.


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Richard Ibghy & Marilou Lemmens
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